OLAC Record oai:www.mpi.nl:tla_1839_00_0000_0000_0001_490F_6 |
Metadata | ||
Title: | VEP-phantasia_2 | |
European Philosophy Vocabulary -the equivocality of Plato, the precision of Aristotle and the redefinitions of the Stoicism | ||
Contributor (author): | Cassin | |
Coverage: | France | |
Paris | ||
Description: | This document contains a thorough definition of the concept "the equivocality of Plato, the precision of Aristotle and the redefinitions of the Stoicism" from a philosophy point of view. L'équivoque de Platon, la précision d'Aristote et les redéfinitions des Stoïciens article phantasia 2. Trois textes qui se font écho nous permettent de mieux mesurer les oscillations dans l'usage philosophique d'une même famille de mots et la difficulté à les rendre en traduction. Platon écrit : " SOCRATE - Un homme qui aperçoit de loin pe des objets sans les voir très nettement sera porté, tu en conviens, à vouloir distinguer e ce qu'il aperçoit PROTARQUE - J'en conviens. SOCRATE - Ne se posera-t-il pas alors une question comme celle-ci PROTARQUE - Laquelle SOCRATE - " Que peut donc bien être, ce qui m'apparaît (ataµe) derrière ce roc, debout sous un arbre " N'est-ce pas ce que se demandera quelqu'un aux yeux de qui s'offrent éventuellement de telles apparences atata PROTARQUE - Sans aucun doute. SOCRATE - Après quoi, se répondant à lui-même, il pourra dire : " C'est un homme ", et tombera juste " (Philèbe 38 c-d, trad. fr. A. Diès, Belles Lettres, CUF, 1941). Aristote écrit : " Nous ne disons pas d µe, quand nous exerçons avec précision notre activité sensorielle sur l'objet sensible eµe ß pe t at, que " cela nous paraît être l'image d'un homme " t aeta tt µ p; mais c'est bien plutôt quand nous ne sentons pas avec précision; et c'est alors qu'elle est vraie ou qu'elle est fausse " (De l'âme, III, 3, 428a 12-15, trad. fr. E. Barbotin, Belles Lettres, CUF, 1966; Barbotin met des guillemets et souligne paraît). Du stoïcisme on lit : " Chrysippe dit qu'il faut distinguer phantasia, phantaston, phantastikon et phantasma...Le phantaston qu'on traduit d'ordinaire par " objet représenté " c'est ce qui produit la phantasia la " représentation "...Le phantastikon qu'on traduit d'ordinaire par " imagination " ou " imaginaire " est un mouvement vain, une affection qui se produit dans l'âme sans qu'aucun phantaston ne l'ait engendré...Le phantasma " objet imaginaire " est ce vers quoi nous sommes attirés dans ce mouvement vain du phantastikon " (Aetius, IV, 12, 1-5). La situation décrite par Platon renvoie clairement à ce qui apparaît à X ou à Y comme ceci ou comme cela, et ce, en présence de l'objet. En conséquence, ce sont les conditions de la perception qui gouvernent la véracité ou fiabilité de ce qui nous apparaît et il est donc pour le moins trompeur de traduire phainetai par " j'imagine " ainsi que le faisait Diès dans sa traduction du Sophiste en 264a (CUF, 1925). De même, lorsque Aristote, tout en se préparant à critiquer la définition de la phantasia comme mixte de sensation et d'opinion donnée par Platon, cite quasiment le Philèbe quand il s'agit de distinguer la phantasia de la sensation, Barbotin sent bien la nécessité de rendre phainetai par paraît, mais il croit néanmoins devoir ajouter un " l'image " qui gâche tout. La phrase mise entre guillemets - manifeste allusion au passage du Philèbe précité - devrait bien plutôt se traduire par quelque chose comme : " cela nous paraît être un homme ", car c'est l'objet lui-même qui paraît être tel ou tel et meilleures seront les conditions de la perception, meilleure sera l'apparition. Enfin, les Stoïciens se livreront à une redistribution des termes en désolidarisant le phantasma de la phantasia et en le chargeant de tout ce qui est porteur d'illusion. Mais, par un singulier retournement de situation, on peut néanmoins estimer que ce geste fut porteur d'une nouvelle conception de l'" imagination ", créatrice celle-là, et dont le Pseudo-Longin ou Philostrate sont les témoins : les visions d'Oreste, toujours associées chez les Stoïciens aux phatasmata du phantastikon (cf. Sextus Empiricus, Adversus mathematicos, VII, 170, 244, 249; VIII, 63, 67), deviendront le modèle même de la création littéraire, Euripide ayant vu les Érinyes et étant parvenu à nous faire voir ce qu'il avait " imaginé Oat " (Du sublime, XV, 2). Jean-Louis LABARRRIÈRE (c) Le Seuil / Dictionnaires le Robert, 2003. | |
Format: | text/html | |
Identifier (URI): | https://hdl.handle.net/1839/00-0000-0000-0001-490F-6 | |
Is Part Of: | ECHO | |
Language: | French | |
Language (ISO639): | fra | |
Publisher: | The Language Archive, Max Planck Institute for Psycholinguistics | |
Subject: | French language | |
Subject (ISO639): | fra | |
Type (DCMI): | Text | |
OLAC Info |
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Archive: | The Language Archive | |
Description: | http://www.language-archives.org/archive/www.mpi.nl | |
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OAI Info |
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OaiIdentifier: | oai:www.mpi.nl:tla_1839_00_0000_0000_0001_490F_6 | |
DateStamp: | 2021-12-13 | |
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Search Info | ||
Citation: | Cassin. n.d. ECHO. | |
Terms: | area_Europe country_FR dcmi_Text iso639_fra | |
Inferred Metadata | ||
Country: | France | |
Area: | Europe |